Bienvenue sur Transition Vélo ! Aujourd’hui, nous plongeons dans un duel épique entre deux VTT électriques tout suspendus stars de Decathlon et Intersport : le Rockrider E-EXPL 520 S et le Nakamura E-Summit 950S. Cette comparaison détaillée vous aidera à déterminer lequel de ces deux bolides électroniques mérite votre attention.
Les protagonistes entrent en scène
Le premier compétiteur, le Rockrider E-EXPL 520 S, fait partie de la gamme inaugurale de VTT tout suspendus conçus par Decathlon. Attendu de longue date, ce modèle marque une évolution significative pour la marque. Équipé d’un moteur Brose T développant un couple de 70 Nm au maximum et d’une batterie de 500 Wh intégrée au cadre, le Rockrider promet une expérience fluide et robuste. Les suspensions X-Fusion à l’avant et à l’arrière offrent un débattement de 140 mm, ce qui permet d’affronter des dénivelés importants sans pour autant s’aventurer dans des terrains de haute montagne ou de descente extrême. Niveau de prix ? Juste en dessous des 3000 €, à 2989 € pour être précis.
Son concurrent direct, le Nakamura E-Summit 950S, est le premier VTT électrique tout suspendu d’Intersport. Sur le papier, il affiche des caractéristiques similaires mais avec quelques nuances notables. Les suspensions RockShox 35 Silver à l’avant (140 mm de débattement) et à l’arrière (130 mm) sont de meilleure gamme, promettant une expérience de conduite plus dynamique. Le moteur Naka Power Max se distingue par un couple de 100 Nm, ce qui le place théoriquement au-dessus du Brose T en termes de puissance. La batterie, bien que de même capacité (500 Wh), est visible, ce qui peut influencer l’esthétique pour certains. Son prix ? 100 € de moins que le Rockrider, à 2899 €.
Confort et sensation de conduite
Le confort est un critère crucial pour toute sortie en VTT, surtout lorsqu’il s’agit de tout suspendu. Dans ce domaine, les différences entre ces deux modèles sont flagrantes. Le Rockrider E-EXPL 520 S se distingue par ses suspensions X-Fusion. Bien que placées dans le haut de l’entrée de gamme, elles fournissent une sensation de sécurité et de robustesse. Le vélo se montre stable et confortable, idéal pour les longues randonnées où la sécurité prime sur le dynamisme. Cependant, ce confort se paie par un manque de vivacité. Le Rockrider n’incite pas à des manœuvres audacieuses ni à des sauts. C’est un vélo tranquille, qui amortit les chocs sans vous surprendre.
À l’opposé, le Nakamura E-Summit 950S, avec ses suspensions RockShox, offre une expérience plus sportive. Les suspensions sont plus réactives, absorbant les chocs avec efficacité tout en permettant des relances dynamiques. La sensation est plus soyeuse, comme glisser sur un nuage. Ce VTT invite à une conduite plus engagée et amusante, permettant même de faire quelques sauts sans hésitation. En somme, si le Rockrider est le gentil baroudeur, le Nakamura est le rebelle agile.
Les selles et les tiges de selle télescopiques sont similaires sur les deux modèles. Bien qu’elles ne soient pas les plus haut de gamme du marché, elles font le travail et contribuent au confort global. La selle du Rockrider est plus large et moelleuse, idéale pour ceux qui privilégient le confort. La selle du Nakamura, plus dure, est adaptée aux sorties plus sportives.
Côté pédales, c’est un match nul. Les deux modèles sont équipés de pédales en plastique avec des picots, suffisantes pour une adhérence correcte mais qu’il serait judicieux de remplacer par des modèles en aluminium pour plus de sécurité.
Performance : puissance et réactivité
La performance est l’aspect le plus attendu dans ce duel. Avec ses 70 Nm de couple, le moteur Brose T du Rockrider E-EXPL 520 S n’est pas le plus puissant du marché, mais il offre une assistance fluide et constante. Il ne surprend pas le cycliste par des à-coups soudains et se montre particulièrement adapté à une utilisation tranquille. Sa douceur dans l’assistance le rend très accessible et facile à prendre en main.
En revanche, le moteur Naka Power Max du Nakamura E-Summit 950S, avec ses 100 Nm de couple, promet d’être beaucoup plus puissant. Cependant, en pratique, l’écart de puissance n’est pas aussi significatif qu’on pourrait le penser. Le Nakamura est plus dynamique au démarrage, mais cette puissance n’est pas linéaire. Elle se stabilise rapidement, ce qui limite l’impression de surpuissance. En clair, si le Rockrider manque un peu de punch, le Nakamura peut donner une sensation de dynamisme tout en manquant d’un véritable équilibre.
Lors des montées exigeantes, le Rockrider demande parfois un effort supplémentaire de pédalage. Le Nakamura, de son côté, aide davantage mais ne grimpe pas « aux arbres » comme le ferait un moteur Bosch Performance Line CX. Ce dernier, véritable référence en matière de VTT électriques, développe 85 Nm de couple. Comparativement, le Naka Power Max ne semble pas exploiter pleinement ses 100 Nm.
Les modes d’assistance sur les deux VTT sont essentiels pour gérer l’effort et la batterie. Le Rockrider propose un mode 4 qui pousse fort, mais le gap entre le mode 3 et 4 est notable. Un mode intermédiaire aurait été apprécié. Le Nakamura, de son côté, possède un mode Boost très réactif, mais son mode Smart est moins convaincant, donnant l’impression de saccades qui ne sont pas idéales dans les sections exigeantes.
Pneus et grip : l’élément décisif
Les pneus sont souvent négligés, mais ils jouent un rôle crucial dans la performance et la sécurité d’un VTT. À première vue, les pneus du Rockrider E-EXPL 520 S semblent modestes. Cependant, les Grip 500 de Decathlon sont une excellente surprise. Leur grande adhérence et leur robustesse permettent de se sentir en sécurité dans toutes les conditions, qu’elles soient humides ou sèches.
Le Nakamura E-Summit 950S, quant à lui, est équipé de pneus plus fins et moins agressifs. Cela se traduit par une perte d’adhérence notable, surtout lors des descentes techniques ou sur terrains humides. En effet, ces pneus moins cramponnés se montrent rapidement limités et peuvent causer des frayeurs. Il est clair que le choix des pneus sur le Nakamura est un point faible qui peut ternir l’expérience globale d’un vélo pourtant bien conçu.
Transmission et freinage
Concernant la transmission, les deux modèles sont équipés de la même microSHIFT Advent X à 10 vitesses. Cependant, le Nakamura prend l’avantage avec une commande de dérailleur permettant de remonter les vitesses par plusieurs crans en une seule pression. Cela s’avère particulièrement utile pour s’adapter rapidement à une montée imprévue.
Pour le freinage, les deux modèles utilisent des freins à disque hydrauliques. Le Rockrider avec des Tektro et le Nakamura avec des Shimano MT200. Bien que les deux systèmes soient efficaces, les Shimano offrent un peu plus de mordant, ce qui peut être crucial lors des freinages d’urgence. Toutefois, le manque d’adhérence des pneus du Nakamura peut parfois rendre ce mordant superflu, voire dangereux.
Équipements et affichage
Les VTT électriques modernes se doivent d’être bien équipés. En termes d’affichage, le Rockrider E-EXPL 520 S prend une nette avance. Son écran fournit une multitude d’informations utiles : heure, niveau d’assistance, puissance du moteur, et même la puissance développée par le cycliste. Cette richesse d’informations permet de mieux gérer l’effort et la batterie.
Le Nakamura E-Summit 950S, en revanche, propose un affichage plus basique. On y trouve le strict minimum : vitesse, niveau d’assistance, et une information complémentaire à changer via un bouton peu pratique. Ce manque de sophistication peut être frustrant pour les cyclistes cherchant à optimiser leur performance.
Un point positif pour le Rockrider est la possibilité d’ajouter une batterie supplémentaire, le range Extender. Avec ses 360 Wh supplémentaires, il permet d’allonger considérablement l’autonomie du vélo, le rendant apte à des sorties plus longues sans se soucier de la batterie. C’est une option précieuse non disponible sur le Nakamura.
Autonomie et intégration
Enfin, l’autonomie est un critère clé pour tout VTT électrique. Les deux modèles sont équipés de batteries de 500 Wh, offrant une autonomie moyenne de 35 à 40 km, ce qui est suffisant pour des sorties modérées. Toutefois, le Rockrider se distingue par l’intégration soignée de sa batterie, entièrement carénée dans le cadre. Cela non seulement protège mieux la batterie mais contribue également à un design plus épuré et moderne.
Le Nakamura, avec sa batterie visible, peut sembler un peu daté. Ce choix de conception peut rebuter les amateurs de design soigné. De plus, un cadre caréné offre une meilleure protection contre les éléments, augmentant ainsi la durabilité de la batterie.
Verdict
Alors, Rockrider ou Nakamura ? Le duel est serré, mais des éléments décisifs font pencher la balance. Le Rockrider E-EXPL 520 S se distingue par son confort, sa sécurité et son design soigné. Ses pneus performants et son affichage complet en font un choix judicieux pour ceux qui recherchent une expérience de conduite rassurante et fluide.
Le Nakamura E-Summit 950S séduit par ses suspensions haut de gamme et son moteur plus puissant. Cependant, des choix discutables, comme les pneus peu adhérents et un affichage basique, nuisent à l’expérience globale. C’est un vélo qui invite à une conduite plus sportive mais qui demande quelques ajustements pour être pleinement satisfaisant.
